Dans le cadre d’une sortie organisée par le Cercle Francophone de Shanghai, nous sommes partis 3 jours dans la province du Shanxi. Nous étions un groupe d’une vingtaine de personnes.
Nous avons donc pris l’avion, direction Tayuan (un peu plus de 2 heures de vol).
Au programme de ces 3 jours : les villes de Pingyao et Datong. La première au Sud et la seconde au Nord.
Pingyao
La ville de Pingyao est entourée de remparts datant de la dynastie des Ming. Elle devient la capitale financière de la Chine en 1824, date de création de la Banque Rishengchang. L’accès à la ville se fait principalement en voiture électrique.
A l’intérieur, une petite ville avec beaucoup de charme : architecture traditionnelle de l’époque Ming et Qing. Pingyao a d’ailleurs été inscrit en 1997 au patrimoine mondial de l’Unesco.
Notre hôtel : très mignon !
La banque Rishengchang ( 日升昌票号 )
Un peu d’histoire…
Les banquiers du Shanxi (« Shanxi piaohao ») s’enrichissaient en approvisionnant les troupes militaires des frontières septentrionales… Par commodité, dès le début du XVe siècle, l’usage des lingots d’argent se développe comme moyen de paiement. Au XIXe siècle, 43 des 51 banques de tout le pays sont dans le Shanxi et 23 d’entre elles ont leur maison mère à Pingyao.
La plus ancienne est la Rishengchang (« la prospérité à chaque lever de soleil « ), ouverte en 1824. C’est grace à cette banque que la ville de Pingyao est devenu le centre financier de la Chine, pendant les deux dernières dynasties (Ming et Qing).
Son directeur, Lei Lütai, mit en place un système de notes de crédit cryptées utilisables dans toutes ses succursales (Pékin, puis l’ensemble du territoire), système repris par ses confrères. Ils travaillèrent peu à peu avec l’Etat chinois, acheminant la majorité des impôts au trésor central. Ils émettèrent des billets, financèrent les gouvernements, firent du prêt ou de l’usure…
L’ouverture vers l’Occident amorça le déclin de ces banques, à la taille limitée et au manque d’ambition industrielle : La banque Rishengchang fit faillite en 1914 après 90 ans d’existence.
La banque Rishengchang, devenue le Musée des banques de traite, occupe 1400 m². C’est une série de cours renfermant 21 bâtiments. La partie avant de la cour centrale comprend le comptoir de service, la salle de correspondance et la salle de comptabilité. La partie arrière sert à l’accueil, comme résidence des invités. Dans la cour Est, on trouve la résidence des commis et des domestiques, la cuisine et les entrepôts.
L’entrée de la banque
C’est une statue… Notez le boulier : on en trouve dans toutes les pièces de la banque, bien évidemment !
Les fameux lingots d’argent (des faux, hein…)
Visite du Temple Shanglin
A l’extérieur de la ville (environ 7 km au sud-ouest) se trouve le Temple Shanglin (« monastère des 2 forêts »). C’est un temple bouddhiste datant de la dynastie des Wei du Nord (386-535) mais la plupart des bâtiments actuels datent de la dynastie des Ming et Qing (1368-1912).
Il renferme plus de 2000 statues bouddhiques et figurines d’argile exposées dans 10 salles qui entourent 3 cours. Les chinois l’appellent « Trésor des Sculptures peintes en Orient » de par l’incroyable conservation de ses statues, dont la fameuse Déesse de la miséricorde Guanyin aux 26 bras !
La Déesse de la miséricorde Guanyin aux 26 bras (vous pouvez compter, il y en a bien 26).
Promenade sur les remparts
En fin de journée, retour à Pingyao pour se balader sur les remparts de la vieille ville. Les remparts, longs de 6 km et hauts de 10 m, comptent 3000 créneaux et 72 tours de guet. Ces nombres évoquent Confucius qui était entouré de 3000 disciples et 72 sages.
Pingyao est une ville « traditionnelle », tout comme le chauffage des habitants au charbon : c’est très pollué en hiver…
La maison du Clan Qiao
Elle est située dans le village de Dōngguǎn à 20 km au Nord de Pingyao. La maison a servi de décor au film « Epouse et concubines », de Zhang Yimou.
L’histoire de ce clan remonte au temps des Qing sous le règne de l’empereur Qianlong. A cette époque, Qiao Guifa était un commercant pauvre qui décida d’aller vivre à Bāotóu en Mongolie, dans l’espoir de s’enrichir. Il commença comme commis chez un marchand. Plus tard, il parvint à ouvrir une petite boutique de tofu puis créa en 1755, le société de « La Vaste Prospérité ». Grâce au sens des affaires de Qiáo, la société finit par exercer un véritable monopole commercial sur la ville de Bāotóu. Tout l’empire des Qiáo fut administré à partir du village de Dōngguǎn, dans un palais-forteresse. Des centaines de personnes vivaient et travaillaient dans ce palais : membres du clans, épouses, concubines, servantes, clercs et domestiques.
La maison, de 4175 m², a été bâti sur une surface de 10 642 m². Elle est encerclée par un mur de briques grises, d’une hauteur de 9 m. La résidence comprend 313 chambres réparties dans 6 grandes cours. Depuis 1986, la résidence de la famille Qiao a été transformée en musée.
Une salle de cours pour les enfants
Encore un boulier
Les cuisines
Le jardin au milieu de la résidence
Le Temple Jinci
Situé au pied de la montagne Xuanweng, à 21km au Sud-Ouest de Taiyuan, le Temple Jinci doit son nom à la rivière Jinshui qui y prend sa source. Il a été construit pour honorer la mémoire du prince Shuyu, le frère du second roi de la dynastie des Zhou de l’Ouest. Sous l’administration de Shuyu, l’agriculture du fief se développa très rapidement et les habitants locaux menèrent une vie heureuse et prospère. Pour commémorer Shuyu, les descendants ont construit ce temple.
Le bassin qui abrite la Source du Printemps Eternel. Elle a été potable et source de vie pendant 3000 ans, mais depuis 20 ans, c’est une pompe qui alimente la source et l’eau n’est plus potable
Prochain article : la ville de Datong
N’empêche, tous ces voyages, quelle richesse culturelle pour votre petit Nathan, c’est chouette !